L'hyper connexion et ses effets délétères sur les cadres

L’hyper connexion au travail est en passe de devenir un véritable fléau dans le monde professionnel. Elle peut être la source de plusieurs maux, aussi bien au niveau personnel que professionnel.

L’hyper connexion et ses causes

Les salariés et cadres qui sont atteints de l’hyper connexion au travail sont le plus souvent sujets au stress du fait qu’ils peuvent être sollicités à tout moment et où que ce soit. Les entreprises ont tendance à profiter de cette présence des employés sur leur messagerie ou sur internet. Grâce au fort développement du Web et de la téléphonie mobile, la communication est plus fluide. Les entreprises dotent leurs salariés de moyens de communication optimisés, raison pour laquelle l’hyper connexion au travail devient automatique. Cette situation engendre ni plus ni moins une surcharge informationnelle ou « infobésité ». De nombreux employés, particulièrement les cadres, ressentent un harcèlement numérique.

Le résultat de cette hyper connexion au travail est la réduction de la rentabilité. La productivité s’amoindrit et les risques de survenue des burn-out augmentent. Une prise de conscience de cet état de fait a permis de légiférer et de mettre en place le droit à la déconnexion en août 2016. 

L’évolution des comportements suite à l’hyper connexion

L’hyper connexion se traduit par une sollicitation des employés et cadres en dehors du temps de travail normal, avec un empiètement manifeste sur leur vie privée. Avec le phénomène de l’hyper connexion, pratiquement ¾ des cadres sont connectés pendant le temps qui devrait être consacré aux loisirs. Ils lisent leurs e-mails professionnels, répondent éventuellement à leurs clients ou à leur hiérarchie soit par SMS soit par des communication vocales. Les chiffres sont en hausse, et dépendent du type de profession exercée. Les professions libérales sont les plus sujets à ces consultations (89%). Viennent ensuite les cadres de la fonction publique (80%, puis les cadres d’entreprise (76%).

Le besoin de s’assurer que tout va bien en son absence est le motif le plus fréquent de consultation en dehors du temps de travail pour le cadre manager. Ce que l’on peut traduire comme une difficulté à faire confiance à son équipe ou à déléguer des taches à des collègues. Un autre motif qui entraîne le cadre à prendre connaissance de ses communications professionnelles est organisationnel : il s’agit de prendre de l’avance sur le planning et d’éviter d’être débordé au retour au bureau. Dans l’ensemble, les raisons invoquées indiquent un besoin de se rassurer et les soucis ordinaires du travail en équipe.

Il est désormais confirmé que cet accès permanent aux emails et SMS de provenance professionnelle constitue un véritable facteur de stress pour les cadres, qui entraîne souvent des dommages collatéraux au niveau de la famille, celle-ci supportant mal l’absence de disponibilité de l’intéressé.

Malgré le droit à la déconnexion, les entreprises en restent pour la plupart à la phase théorique, quand elles n’ignorent pas tout simplement la loi. Pour le moment la moitié des entreprises n’appliquent aucune mise en œuvre dudit droit. Néanmoins, il est à noter que 20 % des entreprises commencent à mettre en place des mesures concrètes permettant l’application de ce droit.

A contrario, l’usage des nouvelles technologies dans l’entreprise, particulièrement quand celle-ci est de taille réduite, est considéré positivement par les employés et les cadres. Preuve que les cadres ne remettent pas en question cet usage, mais la frontière, de moins en moins étanche, entre la sphère privée et la sphère professionnelle.

Source :

Étude de l'IFOP

Crédit photo : Saws (Flick'R)