Pourquoi développer l'intelligence émotionnelle au travail

Dans un univers professionnel en plein bouleversement, les managers et les salariés doivent démontrer leurs capacités d’adaptation. Autrefois, il était attendu des dirigeants et cadres une attitude distanciée vis-à-vis de leurs subalternes, qui mettait les émotions à l’écart.

Aujourd’hui, la donne a changé. En effet, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à rechercher des managers qui savent faire preuve d’empathie et de bienveillance envers les autres. Ceux-ci ont donc tout intérêt à développer leur intelligence émotionnelle.

L’intelligence émotionnelle : une compétence incontournable pour les années à venir

Le monde du travail a connu énormément de transformations ces dernières années si bien que l’intelligence émotionnelle est rapidement devenue une compétence incontournable pour le manager et ses collaborateurs. En effet, les personnes qui aspirent à travailler dans une organisation ne seront plus estimées puis embauchées selon leur niveau de formation, leurs compétences professionnelles ou leur capacités intellectuelles. Dorénavant, les recruteurs vont décrypter leurs facultés à faire preuve d’empathie, à décoder les émotions que leur témoignent leurs collègues et à s’adapter aux changements qui se profilent dans l’entreprise.

Une étude menée par le Capgemini Research a permis de démontrer que les demandes des entreprises visant à embaucher des salariés capables d’une forte intelligence émotionnelle vont notablement croître dans les années à venir. La majeure partie des cadres et des employés non-cadres qui ont été interrogés pendant cette étude estiment que bientôt, il ne sera plus possible de faire l’impasse sur cette nouvelle compétence.

Une réponse au boom de l’intelligence artificielle

L’intelligence émotionnelle au travail n’est pas un concept novateur. Il existe depuis longtemps, et est défini comme la capacité des individus à identifier ses propres émotions et affects et celles des personnes de son entourage, puis à interagir avec ces personnes de façon appropriée.

Mais les changements et les avancées technologiques liées au numérique ont fait de l’intelligence émotionnelle une compétence indispensable au travail. En prenant de plus en plus d’importance dans les process de production, l’intelligence artificielle remplace en effet les postes à faible valeur ajoutée. De fait, les fonctions qui sont désormais disponibles font appel à moins de technicité et à une dimension relationnelle plus marquée. Pour faire face à cette mutation, les salariés doivent faire preuve d’une intelligence émotionnelle accrue.

Développer cette compétence est donc primordial, et contrairement à ceux qui pensent qu’elle serait fixée et liée à la personnalité, il est tout à fait possible de la faire émerger et de l’augmenter dans le cadre de formations spécifiques. Les entreprises qui ont sauté le pas ont vu le taux de satisfaction de leurs employés augmenter, et leur productivité connaître une nette amélioration (le rapport indique des performances économiques multipliées par quatre).

Enfin, il est intéressant de mettre en avant des personnes « modèles » dans l’entreprise, celles qui présentent déjà naturellement cette faculté, et il serait nécessaire que l’intelligence émotionnelle soit abordée par les étudiants dès leur formation initiale.

Source :

Article sur le site Les Echos